Savez-vous que les macarons n’ont pas été inventés en France ? Difficile à croire tant ces biscuits sont emblématiques de la pâtisserie française.
Bien que vu comme la pâtisserie française par excellence, le macaron n’a pas été inventé dans l’hexagone. Sa recette a voyagé dans plusieurs pays et régions se modifiant au grès des goûts et des ingrédients locaux. Son histoire vaut le détour, laissez-moi donc vous la raconter.
Une pâtisserie venue du Moyen-Orient
Eh oui ! Le célèbre biscuit à la poudre d’amande a été inventé au Moyen-Orient, et non en France comme on pourrait le penser. On le retrouve en Syrie sous le nom de louzieh, soit « amande », ingrédient essentiel à sa préparation.
Puis, en 1400 et des poussières, le commerce maritime italien connaît un grand essor. Parmi les produits importés, figure l’amande qui ne tarde pas à être incorporée dans diverses recettes dont le macaroni. Pas question de pâtes, mais d’une variante du macaron arabe aussi appelé maccherone ou macarone. Une légende italienne amusante raconte même qu’un moine qui fabriquait les petits biscuits s’endormit torse-nu sur la pâte, ce qui expliquerait la forme aplatie de la pâtisserie.
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De macarone italien à macaron d'Amiens
Un siècle passe, mais les macarons restent une gourmandise dont les Italiens ne se lassent pas. C’est grâce à eux, et notamment à Catherine de Médicis, que les Français découvrent à leur tour le petit biscuit. En 1533, la future reine de France traverse la frontière pour rejoindre son époux Henri II et apporte au passage de nombreux produits alors méconnus, dont le macaron. La pâtisserie enthousiasme tous les palais et devient rapidement à la mode.
Dès lors, partout en France, les pâtissiers s’approprient le biscuit et l’adaptent à leur goût, sauf à Amiens où le macaron reste assez proche de la recette traditionnelle italienne (pâte d’amande, œufs et miel). Aujourd’hui encore, le macaron d’Amiens, dont la forme ressemble plutôt à un palet breton, est une spécialité de la région.
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Qui a inventé le macaron parisien ?
Comme souvent, il existe un flou concernant les origines de cette pâtisserie. Certains affirment que c’est le pâtissier Gerbet qui, en 1880 dans le quartier de Belleville à Paris, aurait eu l’idée de coller les macarons entre eux par une ganache. Ce qui explique pourquoi le macaron parisien s’appelle aussi macaron Gerbet.
Mais l’Histoire ne retient finalement qu’un nom, celui de Ladurée. Avant d’être une célèbre marque, Ladurée n’était qu’une boulangerie assez classique, mais luxueuse, située à la Madeleine à Paris. À la suite d’un incendie, Louis-Ernest Ladurée la transforme en pâtisserie élégamment décorée par le peintre Jules Chéret. Jeanne Souchard, l’épouse de Louis Ernest, y voit l’opportunité de créer un rendez-vous mondain et gourmand et invente alors le premier salon de thé. Quelques années plus tard, en 1930, le pâtissier Pierre Desfontaines, petit-cousin d’Ernest, aurait eu l'idée d'assembler deux coques de macaron et de les garnir d'une ganache. Ainsi serait né le macaron parisien (selon Ladurée).
Qu’importe puisqu’aujourd’hui, c’est bel et bien la célèbre maison qui détient le monopole du macaron. Enfin, presque, puisqu’un ancien consultant de Ladurée va s’en faire une spécialité et le transformer en produit de luxe. Cet employé, c’est Pierre Hermé qui, en 1996, créé sa propre maison. Celui que l’on surnomme le « roi du macaron » ou « the Picasso of pastry », va perfectionner la recette à un niveau d’excellence inédit et créé des associations de saveurs jamais vue. Avec lui, le macaron devient un produit iconique du XXIe siècle.
L’anecdote en plus
C’est grâce au film Marie-Antoinette de Sofia Coppola que le macaron devient un énorme succès aux États-Unis. Ce film, datant de 2006, met en scène la reine dégustant (beaucoup) les macarons aux couleurs pastels. L’esthétisme des scènes a donné un vent de nouveauté à la pâtisserie et l’a ainsi fait connaître autour du globe.
En 2009, le clip « Ça m’énerve d’Helmut Fritz » a boosté les ventes de macarons Ladurée. La raison ? Dans la chanson, le chanteur s’insurge contre les files d'attente devant les boutiques : « Ça m’énerve tous ces gens qui font la queue chez Ladurée, tout ça pour des macarons, mais bon… il paraît qu’ils sont bons ».
Je vous laisse avec ces paroles dans la tête !
Sources :
On va déguster la France - François-Régis Gaudry & ses amis
Merci Mrs De Alba L.!!°0)😀