Sorti en 2021, « Délicieux » fait le pari de nous divertir avec une histoire bien particulière, celle du premier restaurant. Alors, réussite ou échec ?
Vous manquez d’idées de film à regarder ? « Délicieux », le film d’Éric Besnard sorti en 2021, pourrait vous plaire. Je vous raconte son scénario et vous partage mon avis.
Le synopsis du film
À l’aube de la Révolution Française, Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais orgueilleux, est limogé par son maître le duc de Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante, qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à s’émanciper de sa condition de domestique pour entreprendre sa propre révolution. Ensemble, ils vont inventer un lieu de plaisir et de partage ouvert à tous : le premier restaurant. Une idée qui leur vaudra clients… et ennemis.
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Mon avis sur le film "Délicieux"
Avec une durée de 1h53, je craignais que le film n’ait quelques longueurs. Certes, certains passages auraient pu être écourtés, mais la qualité de chaque plan les compense largement. Car si le scénario de ce film est assez prévisible, je peux vous assurer que c’est une réussite visuelle, et ce, dès les premières secondes. De la préparation de plats aux simples plans d’extérieurs, chaque image nous donne envie d’aller découvrir cette auberge qui ne paie pourtant pas de mine.
Côté histoire, j’ai beaucoup aimé que l’on revienne sur les prémices de la restauration. Si le film prend place au début de la Révolution française, ne vous attendez pas à voir des guillotines et autres joyeusetés de l’époque. D’une part parce que c’est encore trop tôt (elle est inventée en 1789), de l’autre parce que le film se situe au fin fond du Cantal. Les bouleversements sociaux et politiques qui agitent la capitale sont donc mentionnés, mais on ne les voit pas. C’est le fils (Lorenzo Lefebvre) qui incarne l’esprit révolutionnaire. Si son personnage nous permet de situer le contexte, j’ai regretté qu’il soit limité au rôle d’adolescent un peu cliché.
Quant au scénario, je le trouve un peu léger. L’humiliation que le chef Manceron (Grégory Gadebois) subit chez le Duc de Chamfort (Benjamin Lavernhe) est, selon moi, exagérée. Cette scène caricaturale souhaite montrer que la noblesse est excessive, hypocrite et qu’il est temps de passer à un nouvel ordre. J’ai trouvé que la scène de fin reprend cette facilité. Ne voulant pas vous spoiler le film, je vous laisserai découvrir pourquoi.
À voir ou pas ?
Malgré mes critiques, je vous conseille vraiment de voir ce film, si ce n’est pour le scénario, regardez-le pour la beauté des plans. Le très doué directeur de la photographie (Jean-Marie Dreujou) s’est inspiré de Jean Siméon Chardin, un grand peintre du XVIIIe siècle connu pour ses natures mortes. C’est un hymne à la beauté de la Nature et de la bonne chère. Un film qui égayera votre soirée.
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