Sorti en salles le 23 novembre 2022, Le Menu est un thriller mettant en scène un repas gastronomique virant au cauchemar. Beau casting, bon menu, cette comédie noire se veut également satire sociale, quitte à perdre le spectateur…
Le Menu est le dernier film en date du réalisateur Mark Mylod. Interdit au moins de 12 ans, il raconte l’histoire de personnalités invitées dans l’un des restaurants gastronomiques les plus cotés. Mais ce repas d’une vie va leur rappeler que le client n’est pas toujours le roi.
Le synopsis
Un couple se rend sur une île isolée pour dîner dans un des restaurants les plus en vogue du moment, en compagnie d’autres invités triés sur le volet. Le savoureux menu concocté par le chef va leur réserver des surprises aussi étonnantes que radicales...
De quoi parle Le Menu ?
Attention spoilers !
The Menu, c’est l’histoire d’un dîner gastronomique sur une île privée. Rares sont les chanceux qui peuvent venir y découvrir les créations du grand chef Julian Slowik (Ralph Fiennes). Pour y accéder, les convives doivent dépenser la modique somme de 1 250 dollars par personne. Parmi eux se trouvent :
Trois banquiers (Arturo Castro, Mark St. Cyr, Rob Yang)
Une critique culinaire (Janet McTeer) et son assistant (Paul Adelstein)
Un acteur (John Leguizamo) et son assistante désabusée Felicity (Aimee Carrero)
Richard et Anne Liebbrandt (Reed Birney et Judith Light) un riche homme et son épouse
Margot (Anya Taylor-Joy) et Tyler (Nicholas Hoult)
Tous ont des personnalités détonantes et peu attachantes, sauf Margot, que l’on sent dès les premières minutes comme notre point d’ancrage dans le film.
Après la découverte de l’île, les clients sont invités à assister au dîner. Dès le début, le comportement étrange du chef soulève des questions. Sa brigade semble également être un peu trop dédiée à son patron, et ce dernier ne cesse de fixer Margot. La raison ? Celle-ci remplace la petite amie de Tyler dont il vient de se séparer. Margot, dont on apprend par la suite qu’elle est escort-girl, la remplace donc pour la soirée. Pas un grand problème à première vue, jusqu’au moment où Margot et le chef cherche absolument à savoir qui elle. Une question que la jeune femme trouve suspecte, mais que Tyler, fan invétéré du chef, ne remet pas en question.
Puis, à la trentième minute, arrive le quatrième plat : « le bazar » symbolisé par le suicide du sous-chef Jérémie Louden. Cette funeste action est supposée montrer à quel point la vie de cuisinier n’est que sacrifices, et créé de nombreux désordres aussi bien pour soi que pour ses proches. Impossible de vous en dire plus, j’étais, comme les convives du restaurant, un peu étonnée…
Choqué, Richard Liebbrandt cherche à s’enfuir avec sa femme. Sa punition va lui faire regretter cette décision : on lui coupe l’annulaire. Certains convives croient à un spectacle tandis que d’autres comprennent le danger qui les entoure.
Le chef demande ensuite à Margot dans quel camp elle se trouve : « avec ceux qui donnent ou ceux qui prennent ? » et lui apprend par la même occasion que quel que soit son choix, tout le monde mourra ce soir.
Les convives commencent à paniquer, certains tentent de s’échapper, sans succès. Arrive une nouvelle scène très bizarre : le meurtre par noyade du principal actionnaire du restaurant. Celui-ci aurait osé remettre en question le menu du chef et « a même demandé s’il pouvait y avoir des substitutions ! ».
Après une nouvelle entrevue entre le chef et Margot, les convives sont invitées à sortir du restaurant. La (nouvelle) sous-cheffe leur raconte alors que Julian Slowik lui a a plusieurs reprises fait des avances qu’elle a refusé, celui-ci s’excuse et elle lui enfonce un couteau dans les parties intimes. Tout cela dans le plus grand des calmes. Les clients (hommes) sont ensuite invités à fuir, ils ont 45 secondes avant que les serveurs ne leur courent après. Tous sont retrouvés (un peu désespérés) et le dernier trouvé a le droit à un Œuf Passard…
On apprend ensuite que Tyler, a échangé pendant des mois avec le chef et qu’il est tout à fait au courant (et consentant) de la mort prochaine de toutes les personnes présentes sur l’île. Julian Slowik lui fait passer un test afin de lui montrer que, bien que le jeune homme ait, en théorie, de nombreuses connaissances culinaires, en pratique, il n’est pas fichu de cuire une viande convenablement. Il lui chuchote quelque chose et Tyler part se pendre dans une remise…
Le chef confie ensuite à Margot une mission et celle-ci en profite pour s’infiltrer dans sa chambre. Après s’être battu avec la maître d’hôtel Elsa (et l’avoir tué), Margot en découvre un peu plus sur Julian Slowik. On apprend ainsi qu’il a été marié et a eu un enfant et qu’il semblait bien plus heureux quand il ne cuisinait que des cheeseburgers à l’âge de 20 ans. Grâce à une radio, elle parvient à contacter un garde-maritime, qui s’avère être un complice du chef…`
Dernière partie ! Les convives ont tous accepté leur destin, sauf Margot, qui renvoie son plat en cuisine et commande un cheeseburger. Défi que relève le chef Slowik dont la préparation lui rappelle de bons souvenirs. N’ayant pas assez faim, Margot prend le reste à emporter, paie et s’en va sur un bateau tandis que les invités, le chef et la brigade s’immolent…
J'ai essayé de résumer un maximum, mais si vous avez eu le courage de lire cette description vous comprendrez que ce n'est pas si facile...
Ma critique
J’attendais avec impatience de voir ce film tant la bande-annonce m’avait intrigué. Je l’avais regardé à plusieurs reprises afin d’en savoir plus que ce que ce mystérieux synopsis nous laissait entrevoir. Un dîner ultra sélectif, des acteurs de renoms, un thème sur la gastronomie et un suspens insoutenable… Tout cela semblait prometteur ! Mais, une fois le film terminé, difficile de savoir ce que l’on en pense tant il nous laisse pantois.
Les points positifs :
J’ai aimé la présentation des personnages à la manière d’Agatha Christie. On sent que chacun a une personnalité bien précise, et si tous sont particulièrement irritants, on réussit à entrevoir une part d’humanité dans chacun d’eux.
Le film est chapitré par plats. C’est un véritable menu, même dans sa structure.
Il y a quelques beaux plans qui ouvrent l’appétit
Le jeu des acteurs m’a plu
J’ai aimé que le huis-clos prenne place dans la salle de restaurant même.
Place aux points négatifs maintenant qui sont un peu plus nombreux…
Les points négatifs :
Pour moi, Le Menu n’a pas vraiment d’histoire, et encore moins de cohérence. On attend avec impatience de connaître la raison de ce dîner si détonant, pour finalement être totalement interloqué lorsque l’on a enfin l’explication (l’a-t-on vraiment ?).
Cette pseudo critique sociale aurait pu être bien plus intéressante si les personnages n’avaient pas été caricaturaux et simplistes : tous sont riches et ont un ego surdimensionné. En plus, le film s’appuie une binarité facile : les preneurs et les donneurs. Ça me semble pas très poussé pour une satire sociale.
Il y a plusieurs moments que j’ai trouvé inutiles. Je pense notamment à cette course/chasse dans l’île qui s’annonce au premier abord trépidante, et qui s’avère sans aucune utilité. La première scène de violence, d’ailleurs, n’ajoute rien au scénario si ce n’ait pour donner le ton du reste du film, et encore… On a plus l’impression que la scène permet d’appâter les visionneurs lors de la bande annonce, qu’à servir le film lui-même. Pareil pour la scène de combat entre la maître d’hôtel et Margot. Je n’ai pas compris l’intérêt.
J’ai vu beaucoup de critiques positives sur la performance d’Anya Taylor-Joy. De mon côté, je trouve que l’actrice incarne souvent les mêmes rôles cyniques. Bien que supposée être l’incarnation de l’outsider (et du coup du spectateur), j’ai eu l’impression d’être de moins en moins en lien avec elle au long du film. Elle qui s’impose comme le grain de sable dans le plan sadique du chef n’apporte en fait pas grand-chose au film, à part une ou deux scènes en plus.
Mais surtout, j’ai été très déçue par la fin, je l’ai trouvé expédiée, comme si les scénaristes manquaient d’idées. On ne comprend la réaction d’aucun des personnages, tous restent immobiles et acceptent leur fin, et répondent même au "Je vous aime tous" de Julian Slowik par un "Oui Chef !"... À la limite, j'aurais mieux compris le concept s'ils mourraient par un empoisonnement culinaire, mais pourquoi s'immoler ???
N'étant pas critique cinématographique, mon avis est tout à fait subjectif, vous pourriez donc tout à fait apprécier ce film. Si c'est le cas, je serais ravie de connaître votre avis !
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